Les aliénés de la 4e République

Crise à l’Université de Koudougou: Mésentente autour du calendrier académique

L’Université de Koudougou était réputée pour son climat paisible au point que des bacheliers quittaient Ouagadougou pour aller s’y inscrire. L’Université de Ouagadougou étant devenue le quartier général des années anormales depuis la crise de juin 2008. Aujourd’hui, c’est l’Université de Koudougou qui est en proie à une crise opposant l’ANEB à l’administration. Raison de cette discorde, la question du retard enregistré dans le déroulement de l’année académique. Une situation que l’administration s’emploie par tous les moyens à normaliser. Ce à quoi s’oppose l’ANEB qui juge le procédé inefficace

 

 

« Le retard est structurel, il ne faut donc pas y répondre par des solutions conjoncturelles » Ces propos de Saidou Ganamé, président de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB/Koudougou) traduisent l’ambiance qui prévaut à l’Université de Koudougou. L’ANEB est en effet en désaccord total avec l’administration sur la question du retard, lequel retard se traduit par le chevauchement des promotions et la « prise en otage des vacances » dans l’unité de formation et de recherches en lettres et sciences humaines (UFR/LSH). Cette UFR est composée de cinq (5) départements à savoir Lettres Modernes, Psychologie, Géographie,

Pr. G. Segda,
Président Université
Koudougou

 

Histoire et Sciences de l’information et de la documentation. Le système éducatif burkinabè est en déliquescence depuis « l’entrée aveugle de notre pays dans le programme d’ajustement structurel » rebaptisé cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et actuellement stratégie de croissance accélérée pour le développement durable. Cette crise va s’enlisant de jour en jour compromettant la chance de réussite de milliers d’étudiants. « Ainsi, l’Université de Koudougou, depuis le mois de mai, l’UFR/LSH est en proie à un climat social dégradant du fait de la volonté affichée de son administration qui, …, refuse de résoudre les justes préoccupations des étudiants ». Selon son président, le Pr Bila Gérard Segda, « l’Université de Koudougou s’est engagée dans un processus pour résorber le retard afin d’éviter les chevauchements de différentes promotions au cours de l’année académique 2012-2013 et partant des années académiques à venir. » Dans cette optique, le conseil de la formation et de la vie universitaire (CFVU) a adopté le 12 juillet 2012 un Arrêté relatif à l’organisation des enseignements et des modalités pour astreindre l’ensemble des acteurs à s’inscrire dans une démarche qualité dans une synergie. De cet Arrêté, on retient qu’ « A la fin de la proclamation des résultats de la première session, les épreuves de la session de rattrapage peuvent être organisées dans les dix (10) jours qui suivent. Elles peuvent aussi être organisées suivant la gestion rationnelle du calendrier universitaire, à la fin de la proclamation des résultats du semestre pair suivant. Dans ce cas de figure, les deux sessions de rattrapage sont organisées l’une après l’autre sans interruption dans les 10 jours qui suivent la proclamation des résultats de la première du semestre pair. Il appartient à la direction et à l’équipe pédagogique d’en juger l’opportunité et la nécessité pour le choix. » Dans cette même logique, il n’y a de vacances, comme à l’accoutumée en Août, que si les cours sont finis. Il s’agit là de mesures que l’ANEB met en cause « jusqu’à interdire les cours sur le campus ». Selon l’organisation estudiantine, les étudiants ont déjà consenti beaucoup d’efforts. Par ailleurs, l’ANEB pense que les semestres sont distincts, au regard de ce qu’on leur aurait dit en début d’année à travers les conférences sur le LMD. « Les semestres sont distincts. Quand vous finissez un semestre, on organise une session et on délibère avant de programmer l’autre semestre. » Le retard selon les membres de l’association est du ressort de l’administration. « Combien de fois sommes nous restés à la maison par manque de salles, d’absence de professeurs, de simple problème de néon » s’interrogent-ils. Pour l’ANEB, l’Arrêté du 12 juillet 2012 « loin de vouloir rattraper le retard, vise à exclure les enfants du peuple de l’éducation et de la science. » En témoigneraient ces propos qu’ils attribuent à François Sawadogo, directeur de l’UFR/LSH qui aurait affirmé à l’audience du 8 août 2012 avec la direction de la corporation que « les taux de succès élevés remettent en cause la qualité des diplômes » Pour Monsieur Sawadogo, « ces propos n’engagent qu’eux » Avant de poursuivre : « Nous sommes dans une logique de faire fonctionner l’Université. Lieu où il y a la liberté d’expression. Et le socle commun, ce sont les textes. S’ils le contestent, il y a des procédures pour cela » A la question de savoir si les mesures prises ne visent pas à exclure le maximum d’étudiants, le président de UK aurait laissé entendre qu’ « il reçoit des instructions de la part du gouvernement de faire tout pour rattraper le retard et surtout que les étudiants ne soient pas sur le campus au mois de décembre* » C’est « un aveu de taille qui montre que le suicide que l’on nous demande ne changera rien au retard. Car rien n’est fait pour résoudre ses causes » Dans ce climat tendu, le président Segda a fait appel le 6 septembre 2012 à la compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour maintenir l’ordre. Une décision prise conformément à l’article 39 du Décret n°2011-1132/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux examens et concours organisés par les Universités publiques du Burkina Faso du 30/12/2011. « Le président de l’Université peut faire appel aux forces de l’ordre en cas d’urgence mettant en danger des personnes ou menaçant la sécurité des biens sur le campus. Il en informe le ministre chargé de l’enseignement supérieur. »

 

 

 

Saïdou Ganamé, Président ANEB-Koudougou

 

 

 

Comment en est-on arrivé là ?

 

Selon la version de l’ANEB, les origines de ce climat délétère remontent au mois de janvier 2012. La direction avait opté pour une rentrée anticipée dans les premières années 2011-2012 d’Histoire et de Géographie pendant que les premières années 2010-2011 des mêmes départements attendaient les résultats de la première session de l’année 2010-2011. Après plusieurs audiences avec l’administration, cette anticipation est suspendue. « C’est alors que le président de l’Université, … reprocha à l’administration locale de trop collaborer avec les étudiants » souligne le président de l’ANEB. Et ce serait depuis lors que « toute mesure de l’administration se révèle être une imposition, une décision irréfutable, même celles mettant en péril l’avenir des étudiants ». Ils prennent pour preuves la situation en 1re année de psychologie. Dans cette promotion, des travaux pratiques seraient programmés du lundi au vendredi ainsi que le jeudi et le samedi. Les étudiants devaient composer trois (3) évaluations dont deux le samedi. L’ANEB a initié des démarches jusqu’à ce qu’un jour la direction de l’UFR leur dise « on ne va pas vous recevoir si ça concerne la 1re année de psychologie » Des propos que le directeur de l’UFR ne réfute pas. Mais il fait savoir qu’il a toujours été « disponible pour les recevoir. Seulement l’ANEB met en cause systématiquement les décisions de l’administration » Les étudiants de la promotion concernée se sont alors concertés et ont arrêté ce qui suit : « Quand on finit un semestre, on délibère. On programme ensuite la session dans un délai raisonnable et ils composent. Sans attendre les résultats de la session, ils sont prêts à commencer les cours du 2e semestre » Cette proposition a été soumise à l’administration qui n’aurait rien dit mais a mis plus d’un mois pour programmer la session. Le 11 juillet 2012, il y a eu une rencontre avec les délégués de la promotion, la délégation générale administrative de l’UFR, la direction générale de la corporation ANEB pour discuter des chevauchements des semestres et de la programmation des sessions. L’administration a ainsi suggéré la proposition suivante : « Après un semestre, on enchaîne avec l’autre. A la fin de l’année, on délibère les deux (2) semestres puis on programme les sessions en l’espace de dix jours » L’ANEB trouve que cette proposition n’arrange pas les étudiants. Selon elle, dans l’ancien système, en Lettres Modernes par exemple, avec 14 modules, les étudiants avaient un (1) mois pour préparer la session. Mais avec le LMD, il y a deux sessions dont 12 modules pour le 1er semestre et 10 pour le 2e. Dix jours ne sont donc pas suffisants pour préparer la session. En conclusion, ils disent épouser la proposition de la 1re année psychologie (déjà citée plus haut). Le 12 juillet, le président de UK organise un CFVU extraordinaire pour adopter le nouvel arrêté qui va régir le fonctionnement de l’Université. Un arrêté que l’ANEB met en cause dans la mesure où « les textes ont été reçus séance tenante. » Ainsi, les textes qu’ils jugent contraires aux intérêts matériels et moraux des étudiants n’ont pas été discutés, le président n’ayant pas attendu pour qu’ils en discutent. Le 19 juillet dernier, une nouvelle rencontre entre l’administration, les délégués de promotion, la délégation générale administrative, la corporation ANEB de l’UFR/ LSH a eu lieu. Il s’agissait pour la direction de l’UFR de donner le contenu des textes adoptés au CFVU et de dévoiler le nouveau calendrier académique « dans lequel il ne figure pas de vacances en août (les vacances c’est quand les cours et les évaluations sont finis) » Pour le directeur de l’UFR, ils n’ont « jamais remis en cause le principe, dans sa déclaration sur la situation le 14 août (il a eu deux déclarations sur la crise dont le 14 août et le 6 septembre), « des étudiants se sont d’ailleurs félicité de cet aboutissement » dans la mesure où « il s’agit d’un calendrier de rattrapage qui a été revu et adopté en prenant en compte les préoccupations des étudiants ». Le 2 août 2012, l’ANEB demande une audience avec l’administration pour en discuter mais en vain. Ainsi, le 4 août dernier, s’est tenue une Assemblée générale des étudiants de l’UFR sous la direction de la corporation de l’ANEB. Après analyse de la situation, l’assemblée générale a décrété un mot d’ordre de grève de 24 heures le 8 août suivi d’un sit-in. Le 9 août, le président de l’Université reçoit la corporation LSH de l’ANEB et le comité exécutif. Il aurait reconnu « la légitimité des revendications des étudiants. » Mais il leur aurait demandé de « faire plus d’efforts pour rattraper le retard. » Mais pour le président de l’ANEB, « si les étudiants vont continuer à porter le fardeau à un moment donné, ils n’auront plus de cou pour le porter » En assemblée générale, les étudiants proposent que les vacances aient lieu du 15 août au 15 septembre 2012. Chose que l’administration n’a pas acceptée, conformément à la loi n° 025-2010/AN. « Depuis quand les étudiants imposent au corps professoral une date de vacances » s’est interrogé Monsieur Segda dans sa déclaration du 14 août. Et de poursuivre : « Même au secondaire ils ne fixaient pas à leur convenance les dates des vacances sans tenir compte de la direction ou du corps professoral ! De plus, il est très important de souligner que la loi n° 025-2010/AN portant régime juridique applicable aux emplois des enseignants-chercheurs, (…) prévoit à son article 74 deux (2) mois de congés consécutifs dont la période est fixée par le ministre. (…) C’est parce que les professeurs vont en congés que les étudiants en profitent également. L’inverse n’est pas prévu par la loi. » En dépit de tout, les étudiants en assemblée générale le 30 août décident d’aller en vacances le 1er septembre et ce jusqu’au 1er octobre 2012.

Un enseignant violenté ?

 

Selon le président Segda dans sa déclaration du 6 septembre 2012, dès le samedi 1er septembre, des étudiants se sont vu interdire l’accès des salles de classes par des éléments de l’ANEB. Une action qui se serait poursuivie le lundi 3 septembre. Mais cette fois-ci l’accès est coupé aux étudiants et aux enseignants. C’est ainsi que des étudiants en 2e année d’Histoire qui seraient mécontents de l’attitude de l’ANEB ont décidé d’exprimer leur indignation au niveau de l’administration. Mais celle-ci est arrivée à les calmer en leur demandant de rentrer chez eux et de revenir le lendemain. Le mardi 4 septembre donc, se tenait dans le bureau du directeur de l’UFR, une réunion de l’équipe pédagogique en rapport avec la situation de la crise. Les étudiants désireux de faire cours viennent pour être reçus mais des éléments de l’ANEB postés autour du bureau de l’administration leur auraient bloqué l’accès. Informé de la situation, François Sawadogo, le directeur de l’UFR mandate Mahamadou Oubda, chef de département d’Histoire et Archéologie d’informer les étudiants de partir car la réunion allait durer. C’est donc au moment où il est sorti qu’il a été pris à partie par les éléments de l’ANEB. Le groupe l’aurait alors séquestré en l’amenant de force du deuxième étage au rez-de-chaussée. Un acte « inadmissible » selon le directeur de l’UFR. Car pour lui, l’Université est un cadre démocratique et « on ne doit pas dépasser le choc des idées » Trois autres étudiants ont été tabassés au point que « l’une de ces victimes (Issaka Bako dit Chacoul en 2e année d’histoire) s’est évanoui sous la violence des coups et n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des sapeurs pompiers ». Selon ces trois (3) étudiants, « on n’était pas contre leur mot d’ordre. On était venu pour trouver un compromis avec l’administration » Sur ce cas d’agression, l’ANEB a aussi sa version des faits. Pour elle, le Sieur Oubda aurait « menti » pour saper leur lutte à l’égard des autres étudiants qui adhéraient à leur cause. Ce dernier aurait dit que « l’ex président de l’ANEB a contourné leur mot d’ordre de vacances pour aller composer un devoir le 30 août. » Aux yeux de l’ANEB, c’est une manière de radicaliser les autres. C’est ainsi qu’ils l’ont pris à deux afin qu’il apporte un démenti devant les étudiants. Ainsi donc le 6 septembre, le président de UK a « fait appel aux forces de l’ordre pour garantir un climat propice à l’exécution des activités académiques et pédagogiques d’une part et garantir une réelle sécurité aux personnels enseignants et administratifs d’autre part ». Au jour du 18 septembre elles avaient plié bagages, trois (3) jours après que l’ANEB ait suspendu son mot d’ordre de vacances le samedi 15 septembre. Notons que nous n’avons pas pu avoir la version de l’enseignant ‘’violenté’’. Une note administrative mentionne son absence du 15 au 30 septembre . Quant aux propos attribués au président de l’Université, ils n’ont p as été vérifiés. Le 18 septembre nous étions dans son bureau à 8heures. Mais son chef de cabinet prétexté un calendrier surchargé pour nous éconduire.

 

Par Basidou KINDA basidoukinda@yahoo.fr

 

 

 

Des étudiants apprécient les revendications de l’ANEB : « C’est noble mais exagéré »

 

A entendre certains, tous les étudiants manifestaient le désir de finir les cours avant d’aller en vacances. L’ANEB aurait agi donc sans tenir compte de l’avis général. « Ils n’ont pas tenu compte de la masse, car disent-ils, ce n’est pas la masse qui fait la lutte » a déploré Daniel Bazié, étudiant en 3e année de SEG. Pour lui, les causes étaient nobles mais la lutte n’a pas été suivie dans la mesure où ¼ des étudiants de l’UFR ne sont pas sortis. Dans ces conditions, ils ont montré à l’administration qu’ils étaient faibles par derrière « Selon le nouveau calendrier, 90% des cours étaient effectués. Il y a des promotions qui ont demandé alors qu’on leur permette de finir leurs programmes avant d’aller en vacances » précise Sayouba Savadogo, LM3. Pour ces étudiants, la stratégie de lutte de l’ANEB n’est pas la bonne bien que la cause soit noble. D’où le fait que certains se sont résignés par la suite. « Au départ, j’étais pour l’ANEB. Parce que le chevauchement des sessions est contraire aux textes, la question des congés contraire également aux textes, les dix (10) jours pour composer les sessions » a dit Delphine, étudiante en Histoire. Et d’ajouter la cause c’est : « le manque de matériels, la disponibilité des enseignants ou des salles » Elle regrette tout de même la poursuite de la lutte d’où son désaccord avec l’ANEB. Dans ce climat, notons que certains étudiants préfèrent ne pas prendre position. C’est le cas d’une étudiante en 2e année géographie qui a préféré garder l’anonymat. Mais elle fait comprendre tout de même que « L’ANEB protège les intérêts des étudiants. Certes, il y a le retard, mais il faut un certain délais pour que le cerveau se repose : 10 jours pour préparer la session, c’est peu » On parle également des enseignants qui bloquent les copies tant qu’ils ne sont pas payés. De fait, on finit en novembre, les résultats tombent en janvier. Ils programment la 2e session en mi-février pour délibérer en mars. Résultat, la rentrée 2011-2012 s’est effectuée en avril. « Alors qu’ils payent les arriérés » a martelé cette étudiante. Mais en attendant, la 1re année de Lettre Modernes affiche zéro (0) admis à la session du 1er semestre composée le 10 août 2012 pour cause de boycott. Certains étudiants écopent d’un zéro (0) pour avoir boycotté un devoir le 10 septembre dernier. Ces mesures seraient conformes au texte du 9 décembre 2008 qui stipule que : « Toute activité boycottée pour fait de grève est considérée comme faite » BK

 

 

Conditions de vie des étudiants

Depuis le 31 août, les restaurants universitaires sont fermés. Le 5 septembre c’était le tour des cités. Une seule cité appelée Cité vacances fonctionne actuellement. Certains devant poursuivre les cours à l’UFR/LSH ou ceux qui préparent leur session en SEG sont obligés de migrer vers cette cité. « D’autres ont ramassé leurs affaires venir dans cette citée la nuit (celle du lundi 17 septembre 2012) » confie Bibata Sawadogo, étudiante en 3e année. « Entre 5 et 7 étudiantes sont arrivées ici (dans la villa qu’elle habite) hier et occupent les deux chambres qui restaient ». Dans ces conditions où les restaurants sont fermés la restauration est devenue un problème pour les étudiants. « On est obligé d’aller à la rue maintenant pour manger » souligne Bibata. Opportunités d’affaires pour les vendeuses de repas qui auraient augmenté les prix. « Avant on achetait à manger chez une femme à 200f le plat. Subitement aujourd’hui (date du mardi 18 septembre), c’est 250f » se plaint Jérémie Coulibaly, étudiant en 1re année de SEG. Jérémie à ses parents à Banfora. Il estime difficile pour lui de rentrer pour revenir en octobre. Il est donc allé à la cité vacances à 1000f le mois où il prépare la session du 2e semestre. Une situation difficile surtout sans le Foner. Sayouba Savadogo va encore plus loin. « La situation est difficile dans une période de crise alimentaire. Beaucoup d’étudiants ont leurs parents qui sont au village. Du fait de la crise, ils n’arrivent pas à leur venir en aide. Ajouté au manque du Foner, la situation est très critique » a déploré cet étudiant en 3e année de Lettres Modernes. Dans ces conditions de vie et d’études, certains étudiants ont préféré faire de la main-d’œuvre. Karim Tondé et Joseph B. Bado, tous étudiants en 1re année de Géographie, sont de ces étudiants. Non loin de l’Université, il y a un chantier en construction. Ils y vont et gagnent 1500f /jour chacun. Ils ramassent la terre et creusent des trous à 1500f le mètre cube (m3) pour une profondeur de 2m. « Certains étudiants laissent les cours pour venir chercher l’argent de poche » fait savoir Bado. « Au regard de la situation, d’autres viennent me demander quelque chose et par solidarité je leur en donne si je le peux » a-t-il ajouté.  BK

 


 




01/10/2012
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