Les aliénés de la 4e République

Au cours du forum des corps constitués de l'Etat tenu le 6 novembre 2012 au palais des sports à Ouaga 2000, l'ancien président burkinabè, Jean Baptiste Ouédraogo a tenu une déclaration qui ne laisse personne indiférente sur l'incivisme, un fléau qui prend de l'ampleur au Burkina.

L’incivisme est un fléau des temps modernes qui prend ses racines depuis le berceau jusque parfois au crépuscule de la vie de nos citoyens. Véritable gangrène se développant au dépend de nos valeurs, de notre culture et de nos mœurs, l’incivisme est le stade ultime de la perte de nos repères. Pour mieux le combattre, il importe, bien entendu, d’en connaitre les causes et les manifestations. Les causes sont entre autres, la faillite de l’éducation ou irresponsabilité des parents qui abandonnent  les enfants à leur propre sort au point qu’ils puisent leur propre expérience dans les pulsions de la vie quotidienne, l’abandon de l’éducation religieuse précoce censée inculquer les valeurs morales et spirituelles destinées à former et à polir les petits, les jeunes et les adolescents. L’abandon ou le dénie de l’éducation civique à l’école qui signifie mettre l’enfant à la connaissance et au respect des règles et lois établis par la société. La démission des éducateurs qui fuient leur responsabilité sous divers prétextes et qui laissent les enfants s’assumer sans contrôle ni orientation. L’influence nocive et permissive de la société moderne qui permet par le biais des nouvelles technologies de l’information, le brassage, le matraquage culturel dont la finalité se trouve être la dépravation des mœurs et le matérialisme religieux. La démission des chefs investis de pouvoirs et qui refusent de les assumer ou qui les exercent avec faiblesse, laxisme et manque d’autorité tant au niveau traditionnel, administratif que politique. Le refus de sanctionner les fautes qui prépare le lie de l’impunité, ou encore le sentiment de l’injustice. Pour ce qui est de ces manifestations, elles sont multiples et entrainent des conséquences fâcheuses et désastreuses au niveau familial, professionnel et social. Ces manifestations se traduisent par la perte des valeurs morales telles que la dignité, l’honneur, l’honnêteté  et l’intégrité entrainant une dévalorisation certaine de la qualité du citoyen burkinabè. La révolte ou le refus de l’ordre établis au niveau familial, scolaire, social, et professionnel se traduisant par des actes plus ou moins graves : non respect des parents et des éducateurs, contestation de l’autorité, non respect du code de la route. Le refus de l’autorité d’où qu’elle vienne, parent, éducateur, chef, ou tout autre responsable, la tendance à l’agressivité et à la confrontation provoquant des situations conflictuelles, familiales, sociales et professionnelles : luttes, provocations diverses, manifestations  de rue, casses. Le rejet de la conscience professionnelle, le dénie de la déontologie professionnelle et le mépris de l’éthique qui conduisent à toutes les formes de dysfonctionnement et de mauvaise gouvernance que nous réprimons tous  à savoir les détournements de deniers publics, la corruption et la fraude. La lutte contre l’incivisme implique les parents au premier degré, eux qui doivent assumer la responsabilité de bien former et de bien éduquer les enfants, les éducateurs qui ont la charge de façonner et de modeler les enfants à l’école, au lycée et à l’université, les responsables administratifs qui gèrent l’ensemble des travailleurs du public comme du privé, ce sont eux qui sont chargés de veiller à la bonne gouvernance…Pour forger le Burkinabè nouveau dont nous rêvons tous,  il faut concevoir la structure du travail depuis le berceau jusqu’à la retraite à l’exemple des Asiatiques. Promouvoir les valeurs cardinales, morales, professionnelles, culturelles dans le but d’encadrer tous les aspects de la vie…

Basidou KINDA