Les aliénés de la 4e République

Message de nouvel an: De quelle éducation parle Blaise Compaore?

Comme à l’accoutumé, Blaise Compaoré a présenté ses vœux de nouvel an au peuple burkinabè. Annonçant ces ‘’grands chantiers’’ comme le disent certains, le président du Faso n’a pas occulté le volet éducation. En la matière, il a salué un certain nombre de réalisations. Mais à danser avant la musique on court le risque de se planter dit-on.

 

 

 

« La consolidation du capital humain reste un déterminant de l’émergence. Aussi, le Gouvernement poursuivra-t-il le vaste chantier de densification de l’offre d’éducation, de formation professionnelle et de santé. En ce sens, il convient de saluer l’évolution remarquable dans l’implantation des universités de Dédougou, de Fada N’Gourma, de Ouahigouya, et l’ouverture de nouveaux établissements ( ).» Il s’agit là de l’extrait qui nous a le plus marqué a l'occasion des Vœux de Blaise Compaoré du nouvel an 2013. Qui plus que lui pour savoir que pour atteindre l’émergence il faut résoudre les problèmes de l’éducation?  Personne, incontestablement! Mais la réalité est là devant nous. Les universités publiques et l’éducation dans son ensemble sont en proies à des crises diverses. L’Université de Ouagadougou, moins de 40 ans d'âge, mais déjà des problèmes d’infrastructures se posent avec acuité au point que des Professeurs en sont venus aux mains pour des problèmes de salles de cours. C’était en mai 2012. N’est-ce pas une honte dans un pays où le président est « élevé à la dignité de Grand Croix de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES (OIPA/CAMES) » ? La plus haute distinction de cette institution. Mais quand on veut se plaindre, celui qui est censé modérer le débat public vous taxe de ‘’Jaloux’’ Jusqu’à présent les amphis que le président du Faso, « dans sa magnanimité  a bien voulu offrir » (les propos sont du ministre Moussa Ouattara)  aux universités publiques restent une promesse chimérique. A l’Université Ouaga 2, les étudiants ont pris la place des objets d’arts au SIAO pour manque de salles pour les contenir. Le site de cette Université à Gonsé, à une vingtaine  de km de Ouagadougou, dont la construction est lancée depuis 2008 reste une cabane des araignées. A l’Université Polytechnique de Bobo, selon le bimensuel Eveil Education, les salles de la RTB2 et un magasin de la Chambre de commerce de Bobo vont  servir de local pour les étudiants des 1res années 2012-2013 de  SJP et SEG en attendant la finition des amphis du campus. A l’Université de Koudougou, la grande majorité des étudiants prend les cours à la SAP, la société qui fabriquait les pneus.  Les  locaux de cette manufacture ont donc été transformés en salle de cours. Des infrastructures inadaptées. Quand il fait chaud, les salles sont des fours et quand il pleut, elles se transforment en piscine. Autant de problèmes qui attendent des solutions concrètes. Il faut craindre que tout ce que le président Compaoré a salué dans son message soit dépassé en un laps de temps, car ici au Faso on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Et ce sera bonjour les cycles infernaux des problèmes qui vont conduire l’éducation burkinabè au panthéon de la médiocrité.



14/01/2013
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